En février 2018, la Suède a franchi un tournant dans la recherche du bien-être et de l’efficacité des travailleurs. Comment ?
En rendant le sport obligatoire dans certaines entreprises. Chaque salarié doit donc effectuer 1 heure d’activité physique hebdomadaire, pendant la pause déjeuner par exemple. L’objectif étant la convivialité, le bien-être, et à terme la performance.
Si la France a encore du chemin à parcourir avant d’inscrire le yoga au menu des déjeuners d’entreprise, depuis mars 2017 les personnes atteintes d’une affection de longue durée peuvent se voir prescrire une activité physique adaptée par leur médecin traitant.
Dans ce cas, il s’agit d’une alternative aux traitements standards, car « l’activité physique constitue une thérapeutique non médicamenteuse reconnue et validée scientifiquement en complément des traitements traditionnels », selon Valérie Fourneyron, députée et ancienne ministre des Sports.
Vrai pour le corps, vrai pour l’esprit ?
Depuis plusieurs années, les études scientifiques cherchent le lien entre santé mentale et activité physique. L’un des thèmes de recherche les plus anciens est l’intérêt du sport comme autre traitement pour la dépression.
En 2017, on reconnaît que l’exercice physique représente bien un traitement efficace contre la dépression légère à modérée, et qu’il renforce notre capacité biologique de résistance au stress, tout en améliorant l’estime de soi.
A l’inverse, le constat a été fait que si l’exercice physique soigne la dépression, l’inactivité peut la provoquer. Une étude menée en Chine auprès de 5000 étudiants a montré que plus un jeune passait de temps devant une télévision, un ordinateur ou un écran, plus il avait de risques de développer des signes de dépression. Ce risque s’amenuise avec la pratique d’une activité physique, peu importe le sexe, l’âge ou le milieu social. Une métaanalyse de 24 études avec pas moins de 200 000 participants a confirmé cette conclusion.
Mens sana in corpore sano
L’explication des bienfaits du sport sur l’esprit est à la fois physiologique et sociale. L’exercice physique libère des molécules qui changent notre « climat » mental : endorphines, sérotonine, dopamine… aussi appelées « hormones du bonheur ».
Cela favorise un état de relâchement, d’autant plus que des chercheurs ont également découvert dans les années 2000 qu’il se produit dans notre cerveau une « hypofrontalité transitoire », c’est-à-dire que pendant l’exercice l’activité du cerveau diminue dans les zones qui entretiennent le plus souvent les pensées angoissantes.
De plus, le sport donne un objectif à atteindre, améliore l’estime de soi et l’humeur, régule l’appétit et le sommeil, tout en distrayant des pensées négatives. Pour ceux qui le pratiquent en groupe, il s’avère un moyen accessible de créer des nouveaux liens sociaux et parfois renouer avec les autres.
On considère ainsi que 30 minutes de sport entre 3 à 5 fois par semaine est un bon rythme pour observer des effets apaisants sur l’anxiété. Pour les plus sédentaires, même seulement 10 minutes de sport par jour en se rendant à pied au travail, en allant chercher sa baguette, en participant aux cours de yoga organisés par l’entreprise… peut apporter du mieux-être.
L’important est de trouver sa propre source de motivation. Profiter de la nature, découvrir la ville, rencontrer des personnes, faire de la compétition… Toute excuse est bonne pour se mettre en mouvement et le rester !
Un peu d’activité physique pour réduire le stress au travail
L’application au monde du travail est tout à fait pertinente, surtout en considérant la nature très sédentaire de la plupart des activités professionnelles à notre époque.
Que l’origine soit personnelle, professionnelle, ou même les deux, une activité physique régulière peut s’avérer une solution toute trouvée pour faire face à un stress prolongé, un sentiment de mal-être, ou une situation éprouvante sur le lieu de travail.
Si cela ne règle pas toutes les difficultés, le sport entretien une bonne santé mentale et donc plus de ressources pour faire face à certaines situations. Un élément indispensable pour améliorer sa qualité de vie en général, et au travail…
Sources : Cerveau & Psycho n°86 Mars 2017
… Par Audrey Richard.
