Le dialogue social dans des structures d’enseignement supérieur et de recherche


Réflexions après une année sous le signe du Covid19

Sous tous les climats sociaux, le dialogue social doit rester exactement cela, un dialogue, un échange jamais interrompu. Cela vaut par grand beau temps social, mais aussi et surtout par grosse tempête ponctuelle qui fait des dégâts ou par temps mitigé durable. Rompre le lien c’est abandonner la possibilité d’entretenir un bon dialogue et devoir reconstruire, à un moment, un dialogue dégradé.

Bien entendu, chaque situation est particulière et aucun schéma général ne fonctionne jamais sans une réelle adaptation au contexte local, fruit du croisement de plusieurs facteurs :

  • Le facteur humain : quels dirigeants ? Quel type de management ?
  • Le facteur temps : quel historique du dialogue social dans la structure, avec ou pas les acteurs du moment ?
  • Le facteur gouvernance : quelles tutelles de la structure ? Quel est leur engagement ?
  • Le facteur du contexte extérieur : quelle situation réglementaire (LPR 2021-2030 par exemple) ? Quelle temporalité du management (élections d’une présidence d’université, changement de direction, évaluation HCERES et nouveau mandat… ) ? Quelle situation nationale (changement ministériel, pandémie, autres crises majeures…) ?

Ces facteurs permettent de comprendre à la façon de poupées gigognes les environnements accumulés autour de la structure où a lieu le dialogue social, et donc les impacts potentiels sur le climat de ce dialogue.

Dans le cas d’une crise majeure comme la pandémie actuelle, chaque individu a ses réactions propres, avec son prisme professionnel et personnel, d’ailleurs parfois différents mais co-existants. La première lecture de la structure via les facteurs présentés plus haut doit donc être complétée d’une compréhension des facteurs individuels cumulés.

Aux poupées gigognes s’ajoute le filtre crise majeure, où chacun est comme un galet qui traverse l’eau et diffuse autour de lui des réactions en cercles concentriques, qui croisent et réagissent aux cercles de tous les autres membres de la structure.

Les partenaires du dialogue social doivent intégrer cette lecture pluridimensionnelle et s’en servir pour insuffler le meilleur climat social possible à l’instant T, en restant très vigilant pour ne pas polluer le dialogue par ses propres réactions personnelles liées au contexte de crise, que certains pensent à tort, parfois inconsciemment, être leurs réactions professionnelles.

Prendre ce temps de lecture particulier de toute structure en temps de crise n’est pas aisé, mais c’est absolument nécessaire.